Femme allongée avec un chat
Mon chat et moi
aimons contempler le ciel
Chaque nuit les étoiles
nous rendent visite
Elles frappent à la fenêtre
et pour nous, exécutent
leurs plus belles danses
Nous retenons notre souffle
et les suivons
Jusqu’à ce que nos yeux s’éteignent
Elles bercent nos rêves
Chaque matin, mon chat et moi
nous nous séparons pour notre vie diurne et prenons rendez-vous
pour notre rencontre avec les étoiles Annie Fantino Luyssen
avril 2016 galerie SGH 7 Lyon
Portraits de Femmes
On voudrait toutes les détailler les femmes de Rana Chalabi Couleurs, fluidité, langueur Douceur, poésie, raffinement Secret, rayonnement, fierté Equilibre, ouverture, intériorité Amour sûrement, tapi
sous chaque délicatesse de textile sous chaque dorure dentelle
qui éclabousse l’œuvre
Les derviches
Robes déployées, toutes Turban au vent Manches bouffies
Bras comme des ailes Pieds entre ciel et terre Et tournent, tournent Les derviches
Tournent sans que l’on sache Quel équilibre les retient Hors sol, hors tout
Ils rayonnent
Dans un espace hors d’atteinte
Reliés par le haut
Nous enivrent de leur rythme
Et nous laissent étourdis
Admiratifs ou envieux
Annie Fantino Luyssen avril 2016 Galerie SGH7
Le cavalier rouge
Un cheval blanc galope
Un cavalier rouge, noir, jaune
Tire sur le licol
Le cheval n’entend rien
Le printemps l’appelle
Le cheval fonce vers un ailleurs
que lui seul connaît
Le cavalier ne décide plus
il est embarqué
il épouse les mouvements de la bête
fait corps avec elle
s’accroche ,se laisse envahir
par l’euphorie de l’élan
Le cheval s’arrêtera-t-il ou déploiera-t-il ses ailes ?
Le miroir
Miroir sauras-tu m’aider à dompter ces mèches folles ? J’ai fixé une rose sur le haut de mon crâne
mais ne sais que faire de la lourde masse
qui court sur mes épaules
Quel sens lui faire prendre ?
Faut-il la tresser, la monter en chignon La réduire en rouleau ?
Toi seul peux me répondre
Je sais que tu as bon goût
Tu me flattes dans ma robe rouge
Tu allonges ma silhouette
Tu me chuchotes que je suis la plus belle
Pitié, ne m’abandonne pas
Annie Fantino Luyssen avril 2016 galerie SGH7
Le Cavalier
Le cavalier va-t-il retenir son cheval?
Le cavalier va-t-il retenir son cheval?
S’il tire sur les rênes…Oui
S’il a besoin d’une pause pipi…Oui
S’il fait le point sur la poursuite de son chemin…Oui
S’il cueille des fruits sur les abres pour le clafoutisde midi comme bobonne lui a demandé…Oui
SINON, catacloc, catacloc, lui et les sabots de son destrier continueront la musique rythmée du gallop, qui est aussi le nom d’une danse, sur les portées du chemin emprunté.
Catacloc, catacloc, pourquoi s’arrêter en si bon chemin, en si bonne compagnie faites du vent de la course, de la joie du defile du paysage embaumé des fruits murs enfeuillés.
Pourquoi, catacloc, catacloc, s’embêter à pauser pour le peintre, catacloc, la prochaine fois catacloc, qu’il achète un instantané, catacloc…Catacloc.
Hubert Blanc. Avril 201
Entre ciel et terre
Des derviches tourneurs sont illustrés en un mélange de pastel et de tissus, parfois colorés parfois en noir et blanc.
Ils tournent en coroles comme des fleurs sous le vent. En coroles car leurs vêtements amples, jupes culottes à la zouave, s’épanouissent Durant le movement. Nous sommes loin du collant moule-…urnes des danseurs classiques occidentaux.
Là je remarque de nouveau la césure millénaire entre l’orient et l’occident. Entre le nu grec hoplitique et les immortels engoncés parthes. L’Islam n’a pas tout imposé. L’Islam a vraiment trop bon dos à mon dégout en ce moment. L’Islam n’est pas le père de tous les <<péchés>>…A bon entendeur salut !
Revenons dans la ronde des derviches. Leurs robes de lames, bigarrées m’éveillent les toupies enfantines, les roues de la fortune des vogues, fêtes foraines pour les non-lyonnais.
->> Elle tourne ; elle tourne Madame ! Clic, clic, clic, chtac sur la belle peluch pour le petit. >>
Voilà ce que cela m’évoque. Pas trop d’exotisme beaucoup plus mon passé. Mais faut-il obligatoirement aller à Pétra-où-chnock pour se recontrer ? Les hommes, tous, dansent partout pareil.
Des fleurs, donc, sous le vent comme les feuilles d’automne. Les bras en seraient les branches. Entre ciel-éther ils ne se terrent pas ils s’envolent au vent de la poésie.
Hubert Blanc. Avril 201